Aires marines protégées un tiers seulement est efficace, selon une étude scientifique


Une étude révèle que seulement un tiers des plus grandes aires marines protégées est efficace pour protéger la biodiversité, représentant 2,6% de la surface totale des océans. Certains pays, dont la France, ont une faible proportion de leurs eaux sous protection intégrale. Les chercheurs recommandent une meilleure répartition des aires marines protégées et la ratification du traité international de protection de la haute mer pour améliorer la qualité de la protection offerte.

Source

actu-environnement.com M. Scharff

Etude

https://doi.org/10.1111/conl.13020

Abstract

La qualité des aires marines protégées (AMP) varie considérablement, beaucoup d’entre elles n’étant pas réglementées ou gérées et certaines autorisant des activités à fort impact, ce qui souligne la nécessité d’indicateurs de la qualité des AMP pour garantir des résultats de conservation efficaces dans la réalisation de l’objectif mondial de protection d’au moins 30 % de l’océan d’ici 2030.

[Une équipe du Marine Conservation Institute dirigée par Elizabeth Pike (2024)] (https://onlinelibrary.wiley.com/doi/pdfdirect/10.1111/conl.13020) décrivait comment la qualité de la protection des océans est en retard par rapport à la quantité. Les aires marines protégées (AMP) sont essentielles à la restauration de la santé des océans pour la nature et les humains. Cependant, les méthodes de suivi actuelles surestiment la quantité et la qualité de la protection offerte par les AMP. Les 100 plus grandes AMP couvrent une partie importante de la zone océanique mondiale mais sont inégalement réparties, laissant les écosystèmes clés sous-protégés. La mise en œuvre efficace des AMP peut conduire à des résultats écologiques, sociaux, économiques et climatiques positifs. Le traité mondial sur la haute mer vise à améliorer la couverture des AMP dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale.

Certaines zones avec des WDPA_IDs différentes ont été regroupées manuellement car elles représentent une seule zone d’une AMP. Les entrées en double ont été supprimées et les réserves d’homme et de biosphère de l’UNESCO ont été exclues du calcul de la couverture des AMP. Les petites AMP situées dans les limites des 100 plus grandes AMP n’ont pas été évaluées ni incluses dans l’analyse.

Certains aspects des résultats peuvent offrir une vision alternative aux recherches antérieures sur ce sujet : « Les catégories de gestion utilisées pour indiquer les niveaux de protection dans les AMP sont appliquées et déclarées de manière incohérente, avec seulement environ un tiers de la couverture des AMP classée comme entièrement ou hautement protégée dans l’ensemble de données », a affirmé Pike.

Ils soutiennent que l’analyse des 100 plus grandes AMP a révélé que les zones peu protégées n’étaient pas courantes, en particulier dans les grandes zones de pêche à l’échelle industrielle. Des recherches supplémentaires sont nécessaires sur l’impact de la pêche industrielle dans les zones reculées comme les ZADJN, car il n’existe actuellement aucune preuve de sa compatibilité avec des résultats positifs en matière de biodiversité.

Pike, E. P., MacCarthy, J. M. C., Hameed, S. O., Harasta, N., Grorud‐Colvert, K., Sullivan‐Stack, J., Claudet, J., Horta e Costa, B., Gonçalves, E. J., Villagomez, A., & Morgan, L. (2024). Ocean protection quality is lagging behind quantity: Applying a scientific framework to assess real marine protected area progress against the 30 by 30 target. Conservation Letters. Portico.