Mer 27 novembre 2019
Categorie : eau
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Appropriation de l’eau et production de l’espace. La dimension spatiale du droit de l’eau dans la vallée d’Elqui (Chili)


Cette thèse propose de rendre compte des liens entre l’appropriation de l’eau et la production de l’espace pour penser la dimension spatiale du droit de l’eau. Elle se fonde sur l’étude du cas de la vallée d’Elqui, située dans une région semi-aride au nord du Chili. Les rapports entre le droit et l’espace sont analysés depuis l’étude des stratégies géolégales des acteurs et de leurs effets sur l’essor des activités minières, agricoles et immobilières. À cet effet, cette thèse propose la notion de système géolégal fluvial permettant d’étudier les rapports de pouvoir qui se nouent autour de l’élaboration des règles de partage, de distribution et d’administration de l’eau, dans une perspective pluriscalaire et diachronique. La thèse identifie une pluralité de modalités d’appropriation de l’eau, qui participe à l’expansion des secteurs extractifs depuis la deuxième moitié du XXe siècle. Ces modalités se déploient autour de dispositifs géolégaux qui produisent l’artificialisation du bassin versant. Toutefois, cette dernière est relative puisque subsistent des marges hydriques donnant à voir des pratiques d’irrigation et des conceptions de l’eau autres, associées à l’existence d’une économie plurielle. Le destin de ces marges reste indécis puisqu’elles font l’objet d’appropriation de l’eau qui engendre des pénuries d’eau. Les organisations des usagers de l’eau, et notamment les Conseils de Surveillance, jouent un rôle essentiel dans l’artificialisation de ces marges ou de leur protection. L’accès à la connaissance et la reconfiguration des rapports aux savoirs locaux sur l’eau expliquent la position différenciée des deux Conseils de Surveillance étudiés, dont les décisions participent à la production de l’espace de la vallée.

Source https://theses.fr/2019PA030033 & https://theses.hal.science/tel-03551867